Nouvelle étape pour l’essor de la Smart Building Alliance sur le territoire national : une antenne en région Pays de la Loire vient de se constituer et complète ainsi le maillage de l’alliance au plus près des territoires de l’hexagone. À l’occasion de son lancement officiel, le 26 janvier 2023, une matinée d’échanges autour des enjeux du numérique et de la sobriété énergétique dans le bâtiment a été organisée en partenariat avec Novabuild, le cluster régional de la construction, de l’aménagement et de l’immobilier en Pays de la Loire.
En démarrant la matinée, Roland Marion, Conseiller régional délégué à la transition écologique et énergétique et Directeur Économie Circulaire de l’ADEME, a réaffirmé la volonté de la région Pays de la Loire de devenir d’ici à 2050 un territoire à énergie positive et complètement neutre en carbone. Une volonté qui s’inscrit parfaitement dans le thème abordé lors de cette rencontre : “Numérique et sobriété : le combo gagnant pour le bâtiment !”.
Le numérique pour répondre aux exigences réglementaires
Après l’allocution d’ouverture de Roland Marion, les 2 coordinateurs de la SBA Pays de la Loire, Antoine Barto, Dirigeant fondateur de Capteleco et Adrien Boixel, son Directeur efficacité énergétique ont pris la parole pour exprimer leur intention de démarrer un groupe de travail sur l’usage, dans les labels du smart building, pour alimenter le contexte réglementaire, normatif et… la sobriété. Ils ont aussi partagé quelques cas d’usages et retours d’expérience du numérique dans chaque étape du cycle de vie du bâtiment, en phase de conception, réalisation, exploitation du bâtiment.
« Le numérique se trouve aussi dans les systèmes de terrain (compteurs connectés, capteurs IoT, GTB…), les smartgrids, pour gérer les énergies vertes et la flexibilité énergétique, ou encore les services digitaux, décrit Antoine Barto. La question est de savoir comment cadrer ces problématiques numériques dans le bâtiment, à l’aune des réglementations et normes, comme la RE 2020, le décret BACS, le Dispositif Eco Energie Tertiaire ou le R2S, qui imposent ou incitent à recourir au numérique. » Dans ce contexte, le numérique va servir à mesurer les consommations d’énergie et à calculer les économies réalisées.
Les impacts positifs du numérique et… ce qui fonctionne moins bien
Finalement, le numérique présente de nombreux impacts positifs en terme économique et environnemental. On parle de 10 % d’économie d’énergie par le simple suivi de la performance du bâtiment et jusqu’à 40 % grâce à la régulation des équipements. Le numérique a aussi un impact social, en assurant le confort des occupants, en optimisant la connectivité au profit de la qualité d’usage, en facilitant les liens sociaux, etc. « Pour être plus efficace, il convient de pouvoir capitaliser sur les retours d’expérience, ajoute Adrien Boixel, pour avoir une réelle démarche itérative sur tous les projets de construction et de réhabilitation et donc être davantage sobre énergétiquement sur toute la chaîne du bâtiment. »
Il a poursuivi en listant tout ce qui peut parfois moins bien fonctionner dans le cycle de vie du bâtiment pour déployer efficacement le numérique. « D’abord, les acteurs du bâtiment ne prennent que trop peu en compte le numérique dès le démarrage du projet. Il est rare de trouver des demandes sur le numérique dans le cahier des charges. Les parties prenantes n’expriment pas nécessairement leurs besoins, pour bien dimensionner les systèmes. Elles doivent être aidées dans cette perspective par des spécialistes. Autre écueil fréquent : l’éclatement de tout le système numérique dans les différents lots, une partie dans le lot électricité, une autre dans le lot CVC, etc. » On est alors loin de la sobriété dans le bâtiment.
Une table ronde pour évoquer ce qu’on doit faire
En réponse, aux retours d’expérience présentés par les 2 coordinateurs de la SBA Pays de la Loire, Prudence Soto, Directrice générale de Sauter, Solenn Tardivel, Directrice associée chez Urban Practices, Nicolas Poirier, Directeur du patrimoine d’Angers Loire habitat, Thierry Leboucq, Chairman de Greenspector et Pierre Bastien, Directeur de programmes au sein du groupe Chessé ont partagé leurs points de vue sur l’intérêt de la numérisation du bâtiment et leurs bonnes pratiques, dans le cadre d’une table ronde, animée par Pierre-Yves Legrand, Directeur de Novalbuid.
Une stratégie du numérique pour la sobriété énergétique
Pour Pierre Bastien, le numérique permet d’acquérir de meilleures connaissances, « en permettant d’analyser son parc immobilier pour voir où sont les plus importants usages d’énergie, de réaliser un état des lieux des usages pour amorcer des actions d’efficacité énergétique et de suivre les consommations des locataires. » Avant cela, il est indispensable de bien dimensionner son besoin, selon Thierry Leboucq : « il ne s’agit pas de mettre du numérique pour le plaisir, parce que l’outil numérique consomme aussi de l’énergie pour collecter des données. Mieux vaut mutualiser les capteurs. » Voilà pourquoi Nicolas Poirier, qui a été à l’initiative du premier programme de logement collectif labellisé R2S, pense « qu’il faut rester maître de sa stratégie pour déployer le numérique dans son bâtiment, tout en se faisant accompagner par des spécialistes sur le smart. »
Les occupants, acteurs de la sobriété
Solenn Tardivel souligne tout l’intérêt de « mettre en place une infrastructure numérique sur chaque bâtiment, après concertations avec les parties prenantes (occupants, maître d’ouvrage…), pour qu’elles expriment leurs besoins d’usage. Faut-il installer de la vidéosurveillance, du pilotage intelligent, des tableaux de bord ? Rien qu’en connaissant leurs consommations d’énergie, les occupants les réduisent spontanément de 8 à 10 %. » À cela s’ajoute la capacité du numérique à ajuster les consommations d’énergie dans le bâtiment, en se servant de scénarios en fonction des écogestes définis par le gestionnaire de transport d’électricité RTE pour économiser l’énergie. « C’est précisément ce qu’a expérimenté le groupe Sauter dans un bâtiment de 70 000 m², réussissant à économiser 17 % d’énergie, » précise Prudence Soto.
Au-delà de ces courts extraits de la table ronde, nous vous invitons à découvrir l’ensemble des débats autour du numérique et de la sobriété dans le bâtiment et les moments clés du lancement de la SBA Pays de la Loire, en visionnant le replay de cette matinale particulièrement instructive et riche en informations.
Pour aller plus loin…
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