Plan stratégique, appel d’offres, consultation… Paris s’efforce de bâtir son modèle de ville intelligente en veillant à garder la main sur tous les sujets. « Les Echos » détaillent en exclusivité les grandes lignes du projet qui sera présenté demain.
En cette année de COP 21, Paris pousse les feux pour devenir une « smart city » à part entière. La municipalité détaillera jeudi devant un parterre de chefs d’entreprises, d’acteurs et d’élus son plan stratégique. Un document baptisé « Paris intelligent et durable 2014-2020 » où transparaissent à la fois son tropisme technologique et ses ambitions écologiques. Paris revendique aussi un modus operandi original, participatif, dans lequel citoyens, entreprises et acteurs locaux sont invités à apporter leur pierre à l’édifice. Une collaboration de plusieurs mois est donc prévue avec, à la clef, une charte mi-2016. Une centaine d’entreprises sont conviées, d’IBM à Cisco, en passant par Orange, Engie ou la RATP, ce qui semble séduire : « Paris choisit d’y associer les habitants : ce partenariat “public-privé-people”, cette volonté de consulter, de co-construire est une tendance de fond. On la retrouve, plus généralement, dans la manière dont les métropoles conduisent leurs grands projets urbains, comme le péage à Londres », explique Nathalie Martin-Sorvillo, expert et directrice de La Fabrique de la cité, le think tank de Vinci. Mais pas question d’accepter de la part de ces grands comptes un modèle « clef en main ». « Il n’y aura pas de modélisation toute prête et c’est en cela que notre projet, qui associera les habitants et les start-up, est de gauche », martèle l’adjoint au maire chargé de l’urbanisme, Jean-Louis Missika.
L’efficience énergétique
Persuadé qu’une ville « smart » est avant tout une ville durable, Paris place un premier curseur : 25 % de la consommation issue d’énergies renouvelables et de récupération d’ici à 2020. Avec une exploration tous azimuts des pistes pour y arriver, en passant par la géothermie ou la récupération de la chaleur des data centers.