La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est désormais incontournable, pour faire face aux problématiques d’ordre social, environnemental, économique et éthique actuelles. L’objectif majeur de la RSE est de responsabiliser les entreprises pour que leurs activités aient un impact positif sur la société et la planète. Mais la mise en place d’une telle stratégie peut coûter cher en efforts et en budget tout en étant parfois relativement inefficace, lorsque par exemple, elle mobilise les équipes uniquement à l’heure de la réalisation du rapport RSE. Didier Lamy, membre actif de la SBA, cofondateur et Directeur général de l’éditeur de logiciels Hxperience, propose une autre voie pour que la RSE intègre réellement la stratégie de l’entreprise : utiliser les données du bâtiment pour l’automatisation de la RSE. Explications.
En 2021, 83 % des grands groupes et 65 % des ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire) avaient mis en place une politique RSE, contre 30 % seulement 3 ans auparavant. C’est dire si la tendance de la RSE s’accélère ces dernières années. « C’est une bonne nouvelle, lance Didier Lamy. Mais parallèlement le baromètre RSE du média Youmatter spécialisé dans les grands enjeux de société, observe que 73 % des entreprises rencontrent des difficultés pour mesurer l’impact réel de leurs actions RSE. »
Pourquoi la RSE prend-elle une place plus importante dans les entreprises ?
Dans certains cas, la RSE peut être “imposée” par la réglementation. L’obligation de reporting d’indicateurs RSE a été instaurée en France dès 2001 par la loi NRE (Nouvelles Régulations Économiques) d’abord pour les entreprises cotées en Bourse puis étendue à d’autres entreprises. Depuis 2019 et l’adoption de la loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises), toutes les entreprises françaises doivent « prendre en considération les enjeux sociaux et environnementaux dans leur stratégie ». Cette loi a aussi introduit la qualité de “société à mission” pour qu’une entreprise puisse déclarer, sur la base du volontariat, sa raison d’être à travers plusieurs objectifs sociaux et environnementaux. « Plus largement, la RSE est une tendance liée à la demande croissante des collaborateurs et des clients, qui s’attendent systématiquement à des engagements vertueux des entreprises, confie Didier Lamy. Une démarche RSE permet ainsi d’attirer et fidéliser les talents, de développer son image, d’assurer la pérennité de l’entreprise, de réduire ses coûts d’exploitation (énergie, eau, papier…), voire d’améliorer ses performances. La RSE procure effectivement une amélioration des résultats de l’ordre de 13 % aux entreprises qui ont engagé une démarche de responsabilité sociétale. »
Comment faire pour que la RSE imprègne la gouvernance de l’entreprise ?
Obligatoire ou volontaire, la démarche RSE (et tous ses bénéfices) convainc de plus en plus les entreprises. « Mais souvent elle n’est pas structurée, elle prend du temps et elle doit être renouvelée chaque année. In fine, elle peut coûter cher, déplore Didier Lamy. En revanche, si on parvient à automatiser la démarche et collecter les données de RSE de manière régulière et systématique, on suit des indicateurs propres à l’entreprise et on a une démarche RSE qui vit au jour le jour. C’est sans effort, abordable et c’est à cela que peut servir le numérique. »
Dans cette perspective, Hxperience a développé une plateforme qui visualise des indicateurs RSE, inspirés des travaux de l’OID (Observatoire de l’Immobilier Durable), de labels comme B Corp ou des demandes spécifiques d’entreprises. Chacune est maître de ses objectifs RSE, de ses données et de ses indicateurs : une centaine de possibilités parmi des indicateurs en termes environnemental (empreinte carbone, mobilité, eau, électricité, qualité de l’air intérieur…), social (qualité de vie au travail, éthique informatique…) et économique. « Avec des indicateurs simples et pédagogiques, il est ainsi facile de sensibiliser les collaborateurs et de communiquer auprès des clients. Prenons l’exemple d’un totem à l’entrée du bâtiment de l’entreprise, où les économies d’énergie sont traduites en tonnes d’équivalent CO2 épargnées et en allers/retours Paris Marseille. C’est imagé et clair pour tous. »
D’où viennent les données de ces indicateurs RSE ?
Une société qui veut vraiment suivre une démarche RSE obtient ainsi des rapports mis à jour en permanence, sans avoir besoin de réactiver son personnel pour collecter des données, facilement accessibles dans les bâtiments à partir de capteurs. Le dénominateur commun des données bâtimentaires liées à l’énergie, au confort, à la maintenance, aux services… concerne ainsi la RSE. Il suffit de fournir une solution technique, c’est-à-dire une plateforme numérique, aux entreprises et de les conseiller sur des indicateurs pertinents en fonction des objectifs RSE qui leur sont propres. « Ensemble, on détermine quelles peuvent être les sources de données, à quelles fréquences elles sont collectées et comment on s’interconnecte aux équipements dans le bâtiment et avec quelle granularité, précise Didier Lamy. Nos échanges au sein de l’écosystème de la SBA depuis 2015 a permis de développer notre expertise bâtimentaire. » La prochaine étape consistera à aligner les indicateurs de la plateforme avec ceux de labels existants, pour que les entreprises puissent prétendre à des certifications, gages de leur engagement RSE. « Déjà, le catalogue d’indicateurs mis en place permet d’avoir 40 % d’impact sur l’atteinte du label B Corp, qui est une référence en matière RSE, » conclut Didier Lamy.
Zoom sur… l’exemple de l’entreprise RELEASE Capital
RELEASE Capital a bénéficié de la mise en place d’une stratégie RSE automatisée, comme en témoigne sa Directrice Générale associée, Isabelle Soret. L’entreprise a ainsi obtenu :
- Une baisse significative des coûts de la mise en œuvre d’une démarche RSE
- Le passage d’un mode RSE annuel à une politique RSE au cœur de la gouvernance de l’entreprise
- Une sensibilisation permanente de ses salariés
- Une baisse des consommations d’énergie et des autres fluides
- Une amélioration de la qualité de l’air intérieur dans le bâtiment…, tout cela grâce au numérique !