Rives de Seine Habitat est un bailleur social particulièrement innovant : il est l’un des premiers Offices Publics de l’Habitat (OPH) à s’engager dans une démarche Ready2Services (R2S) résidentiel pour trois de ses opérations immobilières. Le témoignage de son responsable technique pour la maîtrise d’ouvrage et l’exploitation, Antoine Chabert, permet ainsi d’illustrer le troisième volet de notre dossier sur le cadre de référence R2S résidentiel. Après avoir déconstruit certaines idées reçues sur le numérique dans le logement collectif et décrypté les étapes clés pour son déploiement réussi, place aux bénéfices apportés par la démarche Ready 2 Services résidentiel.
Pour Rives de Seine Habitat, dont le patrimoine immobilier héberge pas moins de 30 000 habitants répartis dans 12 000 logements implantés sur trois communes du nord-ouest parisien, il n’y a aucune raison pour que ses locataires ne bénéficient pas du même confort et de la même qualité de services et de prestations que des occupants d’habitats privés. « Plusieurs opérations privées de logements connectés ont été médiatisées vers 2015, comme le Fort d’Issy à Issy-les-Moulineaux, lauréat “Smart City” de la COP22 en 2016, ou l’Écoquartier des Bergères à Puteaux certifié HQE aménagement par Certivéa, note Antoine Chabert. Suivant ce mouvement, nous avons lancé un appel d’offres public pour trois projets de construction de logements sociaux à Levallois-Perret intégrant de la domotique : cinq appartements au 40 de la rue Voltaire, 16 appartements au 11 de la rue Marius Aufan et 24 appartements au 121 de la rue Aristide Briand. »
Le cadre R2S résidentiel pour mettre de l’ordre dans les usages des bâtiments
Trois immeubles neufs, trois architectes, trois bureaux d’études, avec trois solutions de domotique différents ! « Nous avons eu la chance d’être adjudicataire pour les trois lots, confie Julien Mahot, Président fondateur de la société Innovative & Smart Buildings, intégrateur “smart” et AMO, et aussi membre de la SBA depuis 2017. Pour Rives de Seine Habitat, il fallait que l’on harmonise ces solutions pour installer la même partout. » Un OPH ne va pas, en effet, construire le projet puis partir. Il reste exploitant de l’immeuble pendant des années. La notion de construction durable prend ainsi tout son sens et l’option d’une solution domotique unique simplifie la gestion et la maintenance par Rives de Seine Habitat. L’idée de la démarche R2S s’est alors imposée. « Dans l’objectif d’harmoniser les solutions conçues par les bureaux d’études, nous nous sommes concentrés sur les usages attendus, extraits des trois cahiers des charges, plutôt que sur les produits préconisés, poursuit-il. Le label R2S a permis de mettre de l’ordre dans ces usages, pour finaliser la description de services précis auxquels il fallait répondre : pilotage des volets roulants, éclairages, chauffages, comptages connectés, détecteurs incendie, interphonie… Tout cela sur un même écran centralisateur. ».
Une même architecture numérique pour l’ensemble des services
Dans cet effort d’harmonisation, Rives de Seine Habitat en a même profité pour ajouter un service supplémentaire à ceux qui avaient été listés initialement, celui d’un accès internet “technique” gratuit dans chaque logement. Un service inédit dans un immeuble de logement social ! « Ce service permet de disposer gratuitement d’Internet dès l’entrée dans l’appartement, à la fois pour faire fonctionner la domotique et pour une utilisation digitale basique, explique Antoine Chabert. C’est ce que rend possible la colonne vertébrale numérique R2S résidentiel installée dans nos trois immeubles. Mais c’est loin d’être tout puisqu’elle a notamment permis d’apporter des services spécifiques pour fournir une aide à domicile à une jeune locataire tétraplégique dans un appartement adapté. ». Comme la base du système est interopérable, il a été possible de connecter différents modules domotiques spécifiques, pour aider cette jeune femme à ouvrir l’accès à l’immeuble et la porte de son appartement, appeler l’ascenseur… À l’aide d’une téléthèse pour interagir avec son environnement et le contrôler. Elle peut le faire simplement par la voix. Le fait d’exprimer un ordre lui permet de réaliser instantanément une action. C’est pour elle un réel progrès par rapport au dispositif existant dans son précédent appartement où elle devait sélectionner les commandes au doigt dans un menu déroulant.
Une numérisation de l’OPH qui ouvre d’autres perspectives
Alors que le numérique est opérationnel depuis maintenant plusieurs mois dans les 45 appartements connectés et communicants, Rives de Seine Habitat est satisfait d’avoir suivi la démarche R2S résidentiel. « S’il est encore un peu tôt pour donner les bénéfices réellement obtenus par les locataires, nous avons constaté qu’ils n’arrivent pas toujours à contrôler aisément leur chauffage. Une formation pour chaque locataire est prévue et un retour d’expérience sur une saison complète planifié pour nous permettre d’y voir plus clair, résume Antoine Chabert. De notre côté, nous apprécions la possibilité de récupérer les données bâtimentaires pour la répartition des charges entre les locataires. Surtout, cette expérience nous a beaucoup appris. » Il a été décisif d’impliquer les futurs habitants et exploitants dès le début du projet (NDLR : voir notre théma “La place de l’usager du bâtiment dans la création de valeur“), puis aux différentes phases d’avancement, pour être sûr d’aller jusqu’au bout du projet, et de prévoir des prises en mains des locataires à chaque entrée dans les appartements. Ensuite, Rives de Seine Habitat a mesuré toute l’importance de se faire accompagner d’un intégrateur smart. « C’est ce que nous avons fait en choisissant la société Innovative & Smart Building comme partenaire, qui a été l’une des clés du succès de ce projet, conclut-il. Aujourd’hui, j’ai envie d’approfondir la démarche R2S résidentiel dans le cadre de nos prochaines opérations. ».