Avec le projet de smart city OnDijon, la métropole bourguignonne a choisi de centraliser la gestion de l’espace public et de l’ensemble des équipement urbains depuis un seul poste de commandement. Alors quand les grandes écoles d’ingénieurs, ESEO consacrée au numérique, et ESTP référence de la construction durable, ont décidé de s’implanter à Dijon, l’agglomération décide de construire un bâtiment connecté dernière génération.
Reportage avec Florent Garnier, chef de projets à la SPLAAD[1].
Dijon vise à devenir la première smart city française, à l’échelle de sa métropole. Dans cette perspective, elle a proposé aux écoles d’ingénieurs ESEO et ESTP de construire un bâtiment intelligent sur-mesure, pour qu’il réponde aux usages de leurs étudiants et qu’il se connecte à l’infrastructure OnDijon. La SPLAAD, son entité chargée de l’aménagement de son territoire, a donc été missionnée pour cette construction à livrer à la rentrée des classes 2021-2022.
Un smart building, c’est quoi exactement ?
« En 2018, nous n’avions qu’une vague idée de ce qu’était réellement un smart building, reconnaît Florent Garnier. Mon premier réflexe a consisté à réaliser un benchmark, qui nous a permis d’identifier la SBA, comme une association experte du bâtiment numérique, et de la contacter. » Christian Rozier, vice-Président délégué Smart Home de la SBA, lui a répondu et présenté le cadre de référence R2S, qui n’était pas encore totalement finalisé. La SPLAAD a alors proposé le label à Dijon Métropole, qui a immédiatement été convaincue par la démarche, avec une ambition : celle de viser le niveau supérieur 3 étoiles du label R2S.
Un dialogue compétitif pour choisir le maître d’œuvre
La SPLAAD a inscrit cet objectif de cadrage méthodologique dans le marché public global de performance, proposé à quatre groupements d’entreprises pour réaliser la conception, la construction, l’exploitation et la maintenance du campus. « Nous avons fonctionné selon un système d’itération pour sélectionner le constructeur du futur bâtiment – un projet smart building, rapporte Florent Garnier. Concrètement, chaque groupement nous a proposé un projet sur lequel nous avons dialogué, pour l’adapter et obtenir un deuxième projet, sur laquelle nous avons engagé un nouveau dialogue. Nous avons abouti à des offres finales sur la base desquelles nous avons choisi le groupement lauréat. Cette procédure nous a permis aussi de mieux comprendre les éléments incontournables d’un smart building, à travers les propositions des candidats. »
10 300 m² de superficie et une multitude de services
La construction a commencé il y a plus d’un an, en janvier 2020. Le bâtiment s’étendra sur 10 300 m² de surface de plancher et comptera notamment un amphithéâtre, un parking souterrain, des zones de détente, de nombreuses terrasses… « Surtout, il proposera aux enseignants et aux élèves ingénieurs une multitude de services, souligne Florent Garnier. L’un des enjeux pour les écoles était d’optimiser l’occupation des salles en permettant aux étudiants de les réserver en temps réel via une application dédiée. Celle-ci permet aussi à chacun de remonter des incidents au service technique, ou aux enseignants d’envoyer des notifications à leurs étudiants, s’ils sont en retard, s’il y a un changement de salle ou pour toute autre information. »
Un BOS au cœur du projet
Le cœur du projet est constitué par un Building Operation System (BOS), le système d’exploitation du bâtiment qui collecte et centralise les données issues des nombreux capteurs présents, qui facilite, accélère et organise l’utilisation des objets numériques. Le BOS est la brique fondamentale du smart building, adossée à la dorsale IP, prérequis du label R2S. Les données vont permettre de développer des services et confère une très grande évolutivité et durabilité au bâtiment, pour répondre aux usages d’aujourd’hui, mais aussi de demain. « Pour nous, le label R2S nous a permis d’apporter un cadre et de définir les principes techniques et organisationnels de notre projet, résume Florent Garnier. Il nous a permis d’anticiper les caractéristiques du campus d’ESEO et de l’ESTP, et d’établir une méthodologie pour guider le maître d’œuvre. »
[1] Société Publique Locale « Aménagement de l’Agglomération Dijonnaise »
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